Avec notre envoyé spécial à San José, Patrick John Buffe
La victoire de Laura Chinchilla est sans appel. Elle s’est même montrée étonnée elle-même d’avoir obtenu 47% des suffrages alors que les sondages lui donnaient un petit 40%. En outre, elle laisse loin derrière elle ses deux principaux adversaires. Autant dire que ce triomphe confère une grande légitimité à celle qui est devenue la première femme présidente du Costa Rica.
En élisant cette femme de 50 ans, licenciée en sciences politiques, les Costariciens ont opté massivement pour la continuité. Continuité de la politique menée par le président Oscar Arias qu’elle a accompagné durant son mandat en tant que vice-présidente et ministre de la Justice. Le fait d’être si proche de l’actuel chef de l’Etat ne semble pas avoir été un handicap, même si ses détracteurs l’ont accusée d’être une marionnette d’Oscar Arias et de son frère, le tout puissant ministre de la Présidence.
En revanche, elle se démarque de son mentor considéré comme un homme autoritaire en se présentant comme une femme de dialogue. Elle s’est ainsi déclarée prête à négocier avec toutes les forces politiques et sociales du pays.
Les priorités de la nouvelle présidence
La grande priorité de son gouvernement sera de réduire l’insécurité, un thème qui préoccupe tous les Costariciens. Elle s’est engagée ainsi à lutter d’une main ferme contre la délinquance et le trafic de drogue qui ont plongé le pays dans une violence auquel le Costa Rica n’était pas habitué.
Par ailleurs, durant la campagne électorale, Laura Chinchilla a déclaré qu’elle poursuivrait la politique économique et commerciale de l’actuel président. Ce qu’elle a réitéré dimanche soir durant son discours prononcé devant ses partisans, discours dans lequel elle a souligné l’œuvre accomplie par Oscar Arias, grâce à laquelle le pays fonctionne de nouveau. Elle poursuivra les efforts entrepris pour réactiver l’économie, et en matière commerciale, elle s’est engagée à poursuivre les négociations avec l’Union européenne et la Chine dans la perspective de la signature d’un traité de libre-échange.
Laura Chinchilla prétend enfin faire du Costa Rica, le premier pays développé d’Amérique latine.