Avec AFP et notre correspondant à San José, Patrick John Buffe
La candidate du parti au pouvoir a été déclarée gagnante de l'élection présidentielle, bien avant la fin du processus électoral. En effet, son avance était telle que ses deux plus proches rivaux se sont inclinés avant le dépouillement de l'intégralité des bulletins. Otto Guevara, candidat de la droite et Otton Solis, leader du centre-gauche, ont été battus par Laura Chinchilla, arrivée en tête avec 47 % des suffrages selon le Tribunal électoral. Il lui suffisait de 40 % des votes pour être élue dès le premier tour selon le code électoral.
La journée de vote s'était déroulée dans le calme. C'est que, plus qu’un devoir, les élections constituent toujours pour les Costariciens une véritable fête civique. Il suffisait d’entrer dans les bureaux de vote pour s’en rendre compte.
Les sympathisants de tous les partis, qui arboraient t-shirts et drapeaux aux couleurs de leur groupe politique, se sont côtoyés amicalement, se saluaient ou échangaient quelques paroles, sans aucune animosité. Le vote s'est déroulé dans une ambiance bon enfant.
Mais cette année, dans l'attente des résultats officiels complets, les électeurs pourraient bien avoir été moins nombreux à voter que durant les scrutins antérieurs, en raison notamment d’une méfiance croissante envers la classe politique. A l’ouverture des bureaux, on ne voyait que peu d’électeurs, mais au fil de la journée ils sont arrivés plus nombreux. Un phénomène normal au Costa Rica où les votants se rendent aux urnes de préférence après le déjeuner.
Les trois principaux partis politiques avaient adopté une stratégie qui peut s’avérer payante électoralement. Ils avaient mis à la disposition de leurs sympathisants des centaines de véhicules qui les transportent jusqu’aux bureaux de vote. Une mobilisation qui permet aux partis de s’assurer du suffrage de leurs électeurs.