Prison ferme pour une dissidente écrivain

Une Vietnamienne, écrivain dissidente accusée de « coups et blessures intentionnels » a été condamnée vendredi 5 février 2010 à trois ans et demi de prison à Hanoï, à l'issue du dernier en date d'une série de procès de détracteurs du régime communiste. Son mari a écopé de deux ans de prison avec sursis. Leurs proches estiment que ce procès est une nouvelle mascarade destinée à écarter toute voix discordante. 

Lauréate d'un prix international des droits de l'homme, Tran Khai Thanh Thuy, a déjà payé un lourd tribut à la défense des libertés au Vietnam. Romancière, poétesse, cette femme de 50 ans est arrêtée une première fois en 2007, puis détenue pendant neuf mois pour avoir soutenu des paysans expropriés qui demandaient justice. Depuis sa libération, en février 2008, elle était sous stricte surveillance de la police.

Le 8 octobre 2009, Tran Khai Thanh Thuy et son mari se rendent à Hai Phong pour soutenir 6 militants dans un procès. Leur voiture est stoppée. La romancière est placée au secret puis relâchée quelques heures plus tard. Dans la soirée, elle revient à son domicile de Hanoï. Des hommes s'y présentent pour la tabasser, elle et son mari, qui se défendent tant bien que mal. Victime d'un traumatisme crânien, Tran Khai Thanh Thuy se rend à l'hôpital où la police vient l'arrêter.

Le lendemain les autorités produisent une photo d'un homme blessé et l'accusent de « coups et blessures intentionnels ». Aujourd'hui, l'écrivain a écopé d’une lourde peine pour des faits qu'elle n'a vraisemblablement pas commis. Les organisations de défense des droits de l'homme et les pays occidentaux s'inquiètent d'une répression accrue de la critique dans le pays communiste. Au moins 16 militants ont été condamnés à de la prison ferme depuis octobre.

 

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