Une économiste à la tête de la Banque centrale

Mercedes Marcó del Pont, économiste de 50 ans, prend les rênes de la Banque centrale argentine. Elle succède à Martín Redrado, en conflit avec la présidente Cristina Fernández de Kirchner depuis le 7 janvier. Le départ de Redrado a été confirmé par la chef de l’Etat mercredi, après réception de l’avis d’une commission parlementaire appelée à se prononcer sur la question.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

La désignation surprise de Mercedes Marcó del Pont comme présidente de la Banque centrale argentine marque une trêve dans la crise ouverte le 7 janvier. Nul doute qu’elle sera confirmée par le Sénat pour succéder à Martín Redrado, d'une part parce que l’opposition ne conteste pas les prérogatives de la présidente Cristina Fernández de Kirchner au sujet de cette nomination et d'autre part parce que Marcó del Pont a su tisser des liens au Parlement à l'époque à laquelle elle était députée. Elle avait alors présenté un projet de réforme des statuts de la Banque centrale.

Cette économiste de 50 ans, qui occupait depuis 2008 la présidence de la Banque de la Nation argentine, la plus puissante institution financière publique, est favorable à un soutien des entreprises par l’Etat. A la tête de la Banque centrale, elle défendra une conception de l’autonomie de l’institution très éloignée de celle qui a conduit Martín Redrado à s’opposer à la chef de l’Etat.

En ce qui concerne le fond du conflit, l’utilisation de réserves pour payer les échéances de la dette, Cristina Fernández de Kirchner a réaffirmé sa volonté d’aller de l’avant. Son projet, aujourd’hui bloqué par la justice, sera présenté au Parlement en mars, dès la reprise de la session ordinaire. Pouvoir et opposition ont moins de quatre semaines pour préparer cette nouvelle bataille.
 

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