Le président de la Banque centrale d’Argentine annonce sa démission

Surprise en Argentine. Après trois semaines de crise institutionnelle, l'homme qui en est à l'origine, le président de la Banque centrale (BC) Martin Redrado a annoncé le vendredi 29 janvier sa démission. Le 7 janvier, Martin Redrado avait été destitué par la présidente Christina Kirchner pour avoir refusé de libérér plus de 6 milliards de dollars de réserve pour payer la dette 2010. Mais dès le lendemain, un juge l'avait rétabli dans ses fonctions.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

Martin Redrado s’en va pour devancer une destitution inéluctable. Quant au gouvernement, il ne veut pas se priver d’une sanction censée témoigner de l’isolement de l’ancien patron de la Banque centrale.

Et chacun de changer de rôle. Redrado ne veut plus attendre l’avis de la commission parlementaire dont il avait pourtant réclamé la convocation, quand la présidente Cristina Fernandez de Kirchner l’avait destitué par décret. Tandis que l’exécutif s’accroche à une procédure dont il ne se souciait guère, il y a quelques jours, et dont le non respect avait conduit la justice à maintenir le patron de l’institut d’émission à son poste.

Mais les acteurs de ce feuilleton juridico-politique argentin n’en sont plus à une contradiction près. Il est vrai que la présidente n’est pas tenue de suivre le conseil de la commission et qu’elle a toujours dit qu’elle confirmerait sa décision.

Si Redrado a perdu la bataille du maintien, le gouvernement n’a pas gagné la guerre des réserves. Le projet présidentiel d’utilisation de 6,5 milliards de dollars de la Banque centrale pour payer les échéances de la dette, - projet qui avait motivé la révolte de Martin Redrado -, est bien mal parti. L’ensemble de l’opposition le rejette et le gouvernement a dû accepter qu’il soit examiné en mars par un Parlement où il n’a plus la majorité.

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