L’Argentine plonge dans une crise institutionnelle

La crise s'accentue encore en Argentine. Cristina Fernandez de Kirchner a annulé son voyage prévu en Chine la semaine prochaine. La raison de sa colère c’est maintenant son vice-président. Julio Cobos aurait outrepassé ses fonctions. Entre les lignes, la présidente l'accuse de comploter contre elle.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

« Je ne peux laisser aux commandes un vice-président qui ne remplit pas ses fonctions constitutionnelles ». C’est en ces termes que Cristina Fernández de Kirchner a justifié la suspension de son voyage en Chine. La semaine dernière, le vice-président en question, Julio Cobos, avait été accusé par la présidente de conspirer contre elle.

Depuis dix-huit mois, Julio Cobos, dirigeant d’origine radicale élu sur le même «ticket» que la péroniste Cristina Fernández en 2007, a pris ses distances avec l’action du gouvernement. Cela lui a valu une grande popularité auprès de l’opinion, majoritairement hostile à la présidente. Il apparaît ainsi aujourd’hui comme le meilleur candidat de l’opposition pour la présidentielle de 2011. Sauf retournement de l’opinion, il ne devrait pas céder aux pressions de Cristina Fernández qui le pousse à démissionner.

Mais l’attaque contre le vice-président visait sans doute aussi à dissimuler un recul dans l’affaire des réserves de la Banque centrale, où la présidente a été désavouée par la justice. Cristina Fernández a reconnu qu’il faudra attendre la session parlementaire de mars pour un éventuel déblocage des réserves qu’elle souhaite utiliser pour payer la dette. Et elle a annoncé qu’elle demanderait la réunion de la commission bicamérale qui doit se prononcer sur le sort du gouverneur de la Banque centrale dont elle veut se débarrasser - comme le lui demandait l’opposition.
 

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