A son arrivée au Mali, Bernard Kouchner avait l’air préoccupé, à son départ, il n’affichait pas un large sourire. La vie de l’otage français Pierre Camette est en danger. Ses ravisseurs de la branche maghrébine d’al-Qaïda ont certes repoussé l’ultimatum, mais pas pour longtemps semble-t-il désormais.
C’est pourquoi au président malien qu’il a tout de suite rencontré après son arrivée, le chef de la diplomatie française a été direct : Paris compte énormément sur le Mali pour la libération de Pierre Camette.
Mais les choses ne sont pas si simples. Comme préalable les islamistes demandent la libération de quatre de leurs combattants qui croupissent actuellement dans les prisons maliennes. Parmi eux : un Algérien considéré comme une grosse pointure d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Faut-il libérer des terroristes ? Comment les libérer sans s’attirer les foudres de l’Algérie, pays voisin du Mali, pays le plus victime des actes terroristes dans la zone ? Le président malien a expliqué à son hôte toute la complexité de la situation.
Il semble que très rapidement Paris prendra contact avec Alger. Il y a plusieurs formules pour arriver à une issue heureuse, mais le rôle de l’Algérie sera déterminant, affirme une source proche du dossier.