Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, est arrivé lundi soir 1er février à Bamako. Selon un responsable malien requérant l'anonymat, cette visite « de quelques heures » du ministre français des Affaires étrangères devait être consacrée aux « négociations pour la libération de l'otage français » que la branche maghrébine d'Al-Qaïda menace d'exécuter.
Cette visite n'avait pas été annoncée et M. Kouchner n'a fait aucune déclaration à son arrivée à l'aéroport de la capitale malienne, a constaté le correspondant de l'AFP.
Interrogé à Paris, le ministère français des Affaires étrangères a confirmé que M. Kouchner était arrivé à Bamako. « Il va y rencontrer le président du Mali », Amadou Toumani Touré, a indiqué le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.
Le chef de la diplomatie française a été accueilli par la ministre de la Promotion de la Femme, de l'Enfant et de la Famille, Maïga Sina Damba.
« Le ministre français sera immédiatement reçu par le président Amadou Toumani Touré (...) Il est clair que la préoccupation du moment, c'est le sort du ressortissant français. Je veux insister: son sort nous préoccupe », a déclaré cette même responsable malienne.
Le Français Pierre Camatte a été enlevé le 26 novembre à Ménaka, une ville du nord-est désertique du Mali. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui retient en otages six Européens dans ce pays, a menacé le 10 janvier d'exécuter l'otage français si quatre des combattants de l’organisation, deux Mauritaniens, un Algérien et un Burkinabè, détenus au Mali, n'étaient pas libérés d'ici le 30 janvier. Mais Aqmi a finalement repoussé à une date indéterminée cet ultimatum qui expirait dans la nuit de samedi à dimanche dernier. « Même si l'ultimatum a été repoussé, il est urgent d'agir », a souligné l'officiel malien interrogé par l'AFP.
La menace d'assassinat de l'otage est prise d'autant plus au sérieux qu'Aqmi avait annoncé, en juin, avoir tué, pour la première fois, un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.
Le rapt de Pierre Camatte au Mali avait été suivi des enlèvements en Mauritanie de trois Espagnols, le 29 novembre, et de deux Italiens, le 18 décembre 2009.