Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Durant plus de six heures, Tony Blair aura inlassablement justifié chacune de ses décisions. Pourquoi s’être lancé dans une guerre impopulaire en Irak ? Parce que dans le monde de l’après 11-Septembre, on ne pouvait, selon lui, « prendre le moindre risque ».
A-t-il alors conclu un pacte secret dès avril 2002 avec George Bush pour intervenir militairement ? Non, le seul engagement qu’il ait pris, et très ouvertement, était qu'il fallait s'occuper de Saddam Hussein. Et Tony Blair d’insister : « Il s'agissait d'un régime écœurant et nous ne pouvions le laisser développer des armes de destruction massive », « Si cela signifiait un changement de régime, qu'il en soit ainsi. »
Seule concession finalement, l’ancien Premier ministre a reconnu que l’après-guerre avait été mal anticipé. Les planificateurs pensaient, selon lui, que les principaux problèmes après le conflit porteraient sur les besoins humanitaires et la défense des champs pétrolifères. Or les militaires ont été confrontés à la ruine des infrastructures et à une insurrection sanglante, soutenue par al-Qaïda et Téhéran. L’Iran, qui, a-t-il prévenu, serait le prochain pays à surveiller car il pose même une menace plus grande que l’Irak en 2003.
Face à un tel avertissement, la seule consolation de bien des Britanniques a dû être à ce moment-là de savoir que Tony Blair ne serait plus jamais Premier ministre.