Vague d'arrestations dans le quartier somalien de Nairobi

Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées dimanche 17 janvier 2010 dans un quartier de Nairobi, suite à la manifestation sanglante de vendredi de jeunes musulmans en soutien à l'imam radical d'origine jamaïcaine, Abdullah al-Faisal, en attente d'expulsion. Alors que la manifestation a fait au moins quatre morts et plus d’une dizaine de blessés, l’incertitude demeure sur les responsabilités.

La force anti-émeute, ainsi que des éléments de la brigade antiterroriste ont mené un raid de plusieurs heures dans la soirée de dimanche 17 janvier 2010 dans le quartier somalien d’Eastleigh à Nairobi, conduisant à l’arrestation de 400 personnes, des Somaliens sans-papiers, des Kényans somali, mais aussi des députés somaliens en exil.

 
Lundi, l’atmosphère était toujours à l’inquiétude dans ce quartier, selon plusieurs témoins, tandis que le président du forum des droits de l’homme musulmans, Al Amin Kimathi, à l’origine de la manifestation de vendredi se faisait arrêter au palais de justice. Il venait assister à la comparution de 7 hommes accusés d’avoir pillé des magasins et initié des violences autour de la grande mosquée vendredi.

Depuis trois jours, la police et les organisations musulmanes se renvoient la responsabilité des violences. La société civile dans son ensemble accuse les forces de police d’avoir tiré à bout portant et de n’avoir pas su contrôler la situation.

Des interrogations demeurent également sur ces nombreux civils qui ont rejoint les rangs de la police pour s’en prendre aux contestataires. Pour sa part, le ministre de la Sécurité, George Saitoti, a accusé des partisans des milices shabab de s’être infiltrés pour provoquer le chaos et certains militants de détenir des armes à feu. Le gouvernement a également annoncé lundi qu’Abdullah al-Faisal serait expulsé directement vers la Jamaïque dans les prochains jours.

 

 

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