Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard
Au dernier décompte, plus de 57 % des bulletins de votes avaient été officiellement dépouillés. Des résultats partiels qui confirment que Viktor Ianoukovitch est bel est bien en tête de ce premier tour, et même confortablement, puisqu’il recueille près de 37% des voix contre moins de 25 % à sa rivale Ioulia Timochenko. On tient donc nos présidentiables sans surprise mais tous les regards restent fixés sur sur cet écart qui les sépare. Dimanche soir il était annoncé au dessous de 10% des voix, ce lundi matin il est à 11%.
Ioulia Timochenko avait elle-même fixé d’ailleurs la marge de retard rattrapable. Psychologiquement, si les résultats officiels en restent là, elle aura une partie très dure à jouer au second tour. Timochenko compte sur les reports des voix des petits candidats, et en particulier celui de Sergueï Tiguipko le troisième homme de ce premier tour, un riche banquier qui a séduit 13% des électeurs.
Le Premier ministre a appelé dès hier soir à l’union derrière elle des forces démocrates et pro-européennes contre Viktor Ianoukovitch. Un discours qui rappelle 2004 et la «Révolution orange». Ioulia Timochenko semble prête à user et abuser de la référence historique pour refaire son retard avant le 7 février, date du second tour.
Lourde défaite de Viktor Iouchtchenko
Le président sortant est battu à plate couture. On est loin de la grande vague populaire qui l’avait porté au pouvoir en 2004. Il est apparu durant toute cette campagne en décalage, isolé, discrédité. Viktor Iouchtchenko aurait réuni sur son nom moins de 5% des suffrages. Aujourd’hui, Iouchtchenko refuse toujours d’accepter cette réalité. Son QG de campagne affirmait qu’il était toujours persuadé d’être au second tour, qu’il ne fallait pas croire les chiffres. La fin de partie s’annonce amère pour l’homme de la «Révolution orange». Il est cantonné au rôle d’arbitre de cet entre-deux tours qui s’annonce explosif entre son ancien allié Timochenko et son vieil ennemi Viktor Ianoukovitch.