Quelle sanction pour celui que des millions d'Ukrainiens avaient porté au pouvoir à l'issue de la révolution. Le désenchantement est tel que les électeurs ont renvoyé Viktor Iouchtchenko à la cinquième place parmi les 18 candidats en lice... en l'éliminant dès le premier tour.
Même sa menace que l'Ukraine deviendrait à nouveau un « protectorat russe » en cas de victoire de ses rivaux Viktor Ianoukovich ou Ioulia Timochenko n'a rien pu y faire. Cinq ans après l'euphorie du soulèvement populaire, c'est la désillusion qui règne.
Viktor Iouchtchenko a échoué là où ses sympathisants l'attendaient le plus : que ce soit la lutte contre la corruption ou la réforme de l'Etat, le rapprochement de l'Ukraine avec l'Europe ou encore l'intégration dans l'OTAN. Les résultats du président sont maigres. La crise économique n'a bien évidemment rien arrangé. Mais ce que les électeurs ne pardonnent pas à leur président sortant c'est la guerre qu'il s'est livré avec son Premier ministre, Ioulia Timochenko.
Au lieu des réformes promises, les Ukrainiens n'ont vu qu'une lutte acharnée au sein du pouvoir. Les électeurs ont donc profité de cette présidentielle pour détrôner celui qui était « le héros de la révolution orange » en 2004.