Il y a ceux qui veulent que Dadis Camara rentre au plus vite. A commencer par une poignée de ministres comme Papa Coly Kourouma ou Alexandre Cécé Loua et des militaires comme le secrétaire permanent du CNDD, Moussa Keita. Pour eux, un retour de Dadis Camara permettrait de reprendre la main sur les affaires de l'Etat. Le clan se sent en effet dépossédé depuis le 3 décembre 2009.
De l'autre côté, il y a ceux qui veulent que Dadis Camara reste le plus longtemps possible éloigné des affaires guinénnes. Les forces vives redoutent qu'un retour de l'imprévisible capitaine ne marque la fin de cette transition apaisée que Sékouba Konaté, le président par intérim, appelle de ses voeux.
Il y a aussi un axe constitué entre la France, les Etats-Unis et le Burkina Faso. Ces trois pays, impliqués à divers degrés dans la résolution de la crise en Guinée, jugent que pour apaiser la situation, il faut laisser Sékouba Konaté enclencher la transition.
Mais Blaise Compaoré ne dispose que d'une marge de manoeuvre limitée avec son convalescent. Dès l'instant où Dadis Camara n'a pas été formellement déposé et dès lors qu'il insiste pour rentrer, le président du Burkina Faso ne peut s'y opposer très longtemps. Le feuilleton des pérégrinations de Dadis Camara est donc loin d'être terminé. Mais dans les heures qui viennent, beaucoup de choses peuvent avancer sur le chemin de la transition, à commencer par la nomination d'un nouveau Premier ministre.