Ces derniers jours, Airbus a préparé le terrain. « Nous ne pouvons pas continuer à dépenser de l'argent sans savoir ou nous allons », a affirmé Louis Gallois, le président du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS, la maison mère d’Airbus. L'Allemand Thomas Enders, PDG d'Airbus, confiait au début du mois qu'il commençait à réfléchir sérieusement à l’abandon du programme A400M : trop coûteux, voire dangereux pour l'équilibre financier d’Airbus.
Il faut dire que le « camion du ciel », commandé par les militaires il y a six ans et demi, est devenu au fil du temps un « mécano » de très haute technologie et « un casse-tête financier ». A cause des retards techniques accumulés, le coût du projet a dérapé. Il manquerait aujourd'hui 11 milliards d'euros pour mener le programme à son terme.
Alors comment se partager la facture ? Les Etats partenaires et les industriels se renvoient la balle. L'Allemagne, le plus gros client de l'A400M, ne souhaite pas accorder de rallonge financière. La Grande-Bretagne rappelle qu'elle ne restera pas dans le programme à n'importe quel prix. La France, de son côté, attend de la souplesse de la part d'EADS, mais rappelle que l'A400M est vital pour l'avenir de l'industrie européenne de défense.