La ville de Rosarno se vide de ses immigrés

Un calme précaire régnait samedi 9 janvier 2010 à Rosarno en Calabre du Sud. Les violences raciales depuis jeudi ont fait, selon un dernier bilan, 68 blessés. Des immigrés africains ont été victimes d'une véritable chasse à l'homme de la part des habitants italiens de la région. Près de mille d'entre eux auraient déjà quitté les lieux, évacués vers des centres d'accueil à plus de 100 km de la ville.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

La chasse aux immigrés qui a ensanglanté la communauté de Rosarno, dans la province de Reggio de Calabre, semble terminée. Les travailleurs saisonniers étrangers surtout en provenance des pays de l’Afrique noire sont les premiers à demander aux forces de l’ordre de venir les chercher dans les bâtiments où ils se sont barricadés pour être transférés ailleurs sous protection.

Un millier d’immigrés ont déjà été transférés vers des centres d’accueil et d’identification en Calabre, dans les Pouilles, et en Sicile par crainte de nouvelles représailles d’une partie des résidents calabrais de Rosarno. Quelque 300 autres devraient les rejoindre, une centaine d'étrangers sont partis par leurs propres moyens.

Pour les magistrats qui enquêtent sur la guérilla urbaine qui a rythmé la vie de cette commune au cours des derniers jours, la mafia locale, la plus puissante « Ndrangheta » qui contrôle le marché des agrumes, pourrait avoir un lien direct avec le déclenchement des affrontements entre immigrés et Calabrais.

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