Réunion à Addis Abeba du groupe de contact sur Madagascar

L'Union africaine, les 5 pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies, envoyés spéciaux des différentes organisations impliquées également dans la médiation seront présents ce mercredi 6 janvier 2010 à Addis Abeba. La France sera représentée par le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet et André Parent conseiller Afrique à l'Elysée. La communauté internationale fera le point sur la situation politique à nouveau bloquée à Madagascar et tentera de trouver les moyens de sortir de l'impasse.

Si ce n'est pas un retour à la case départ cela y ressemble fort. Le consensus entre les 4 mouvances malgaches obtenu après des mois de négociations a aujourd'hui volé en éclat. Andry Rajoelina fait de nouveau cavalier seul, il a limogé le 18 décembre dernier le Premier ministre de consensus, et renie de fait l'accord de Maputo.

Au moment même ou se tient la réunion d'Addis Abeba, il organise à Antananarivo un atelier pour préparer les élections législatives. L'opposition dénonce une décision unilatérale.

Dans ces conditions, quelle solution la communauté internationale va-t-elle trouver pour sortir de l'impasse? L'Union africaine semble vouloir s'accrocher à Maputo mais l'accord peut-il-être ressuscité ? Rien n'est moins sûr. L'organisation continentale paye sans doute son erreur du mois de novembre. L'encre du dernier accord à peine séché, l'UA décide que la médiation conduite par la SADC est terminée et qu'elle reprend seule la main pour diriger le comité de suivi. Pire selon nos informations, elle décide que les Malgaches doivent se débrouiller seuls sans interférences extérieures pour constituer leur gouvernement d'union nationale.

Dans les rangs des autres organisations impliquées dans la médiation malgache c'est la consternation. En moins d'un mois, tout le processus dérape. Les 3 chefs de file de l'opposition font de la surenchère. Et Andry Rajoelina se radicalise. L'Union africaine a-t-elle péché par excès en voulant s'attribuer les bénéfices du succès diplomatique annoncé? En politique comme à la chasse il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

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