Les Etats-Unis ont levé une forme de tabou quand en février 2009 la justice américaine imposait à la banque UBS une amende de 780 millions de dollars et l'obligation de révéler les noms de 250 contribuables américains soupçonnés d'avoir échappé au fisc dans leur pays. Cela avait déjà créé l'émoi en Suisse, mais quand en août les Américains reviennent à la charge et réclament près de 4 500 noms supplémentaires, on sent bien qu'une page commence d'être tournée.
A cela s'ajoute la pression des pays du G20, dont les opinions publiques supportent mal qu'en temps de crise certains se mettent à l'abri dans les coffres helvétiques. La Suisse est contrainte, pour échapper à la liste grise des paradis fiscaux, de conclure des accords d'échanges d'information sur les évadés fiscaux. La France obtient même une liste volée chez HSBC de 3 000 fraudeurs possibles.
Désormais, les banques suisses vont devoir apprendre à choisir leurs clients alors que le secret bancaire était une des raisons de leur prospérité. Les banques helévitiques gèrent des fonds équivalant à huit fois le PIB suisse, dont la moitié d'actifs étrangers.