Avec notre correspondant à Dublin, Hervé Amoric
« Mieux vaut tard que jamais ». Ainsi parlent les victimes de violences sexuelles perpétrées par le clergé, saluant cette deuxième démission d'un évêque irlandais en deux semaines. L'ensemble du haut clergé irlandais savait ce qu'il se passait, savait qu'une quarantaine de prêtres pédophiles étaient accusés d'attouchements ou de violences sexuelles sur des enfants, mais personne n'a brisé la loi du silence.
« Ne rien faire équivaut à jouer un rôle actif dans le complot pour faire taire les accusateurs ». C'est l'avis de Marie Collins, agressée alors qu'elle était patiente dans un hôpital pour enfants.
Marie Collins ou Andrew Madden qui s'expriment au nom des dizaines de victimes assurent qu'ils n'éprouvent « aucune joie » à la démission des deux évêques, ils saluent la politique de tolérance zéro promise par l'Eglise désormais. Mais ils ne se contenteront pas de voir quelques têtes rouler même si elles étaient coiffées d'une tiare rouge.
Les associations de victimes exigent que la lumière soit faite sur ces affaires non pas seulement à Dublin mais dans l'ensemble de l'Irlande. Ensuite, que ceux qui sont accusés de complicité de crime soient traduits devant la justice.