Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Le dernier bénéficiaire en date du grand marchandage législatif aura été Ben Nelson, sénateur démocrate du Nebraska, qui a failli tout faire capoter au dernier moment en se découvrant farouchement opposé à une disposition du texte qu’il jugeait trop favorable à l’avortement. Un amendement exemptant son Etat de taxes sur Medicaid, le dispositif d’aide médicale pour les plus indigents, l’a finalement convaincu de voter oui ; montant total 100 millions de dollars.
Mais il n’est pas le seul à avoir ainsi monnayé son vote ; 300 millions de dollars pour la Louisiane, plusieurs dizaines pour le Massachussetts et le Vermont. L’arbre de Noël des sénateurs est bien garni cette année, plaisantent les éditorialistes, en dressant la liste des subsides obtenus par les uns et les autres pour leurs Etats respectifs.
Les républicains, qui ne se remettent pas de ce combat perdu, n’hésitent pas pour leur part à parler d’achat de consciences, voire de pots-de-vin.
Quant au texte en lui-même, il marque l’abandon de l’option publique, un système pourtant revendiqué au départ par les démocrates et qui aurait fait concurrence aux compagnies privées d’assurance maladie. Les actions de celles-ci ont d’ailleurs bondi, de façon spectaculaire, au cours de ces derniers jours.