Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Berri
«Le gouverneur a été misérablement égorgé». C'est ce qu'a declaré dans un court communiqué le président Alvaro Uribe. Le corps aurait été trouvé sur le trajet qu’a emprunté le véhicule abandonné un peu plus loin par les ravisseurs.Ce sont les paysans qui ont signalé sa présence aux autorités.
Selon les premières informations officielles, il portait plusieurs impacts de balles et une blessure au cou. Luis Francisco Cuellar avait été enlevé, moins de vingt-quatre heures avant, par un commando armé qui avait fait irruption chez lui, vêtu d’uniforme militaire. Deux mille policiers et militaires étaient partis à sa recherche. Le président Uribe a assuré que les opérations continueraient dans la région où le gouverneur a été tué jusqu'à ce que les autorités mettent la main sur les auteurs du crime.
L’enlèvement et la mort du gouverneur est un coup très dur porté à la politique de sécurité du président Alvaro Uribe. La Colombie est sous le choc : il s’agissait de la première personnalité colombienne de ce niveau, enlevé depuis l’arrivée au pouvoir du chef de l’Etat en août 2002.
La guérilla des FARC, à qui les autorités ont attribué les faits, a multiplié les attaques ces dernières semaines contre les civils et les garnisons militaires et a annoncé récemment une alliance avec l'Armée de Libération nationale (ELN, deuxième guérilla du pays) pour combattre le pouvoir. Une façon d’anticiper à sa manière la campagne pour l'élection présidentielle prévue en mai prochain.
Les derniers événements pourraient remettre en cause la libération unilatérale de deux otages militaires des FARC dont le plus ancien prisonnier de la guérilla, Pablo Emilio Moncayo. Cette libération était prévue pour janvier, mais selon la Croix-Rouge, les conditions ne sont plus réunies pour qu’elle ait lieu.