Selon la douane colombienne, les exportations vers le Venezuela se sont effondrées de 71% sur un an, au mois d'octobre. Or les échanges entre les deux pays étaient devenus très intenses depuis que les accords d'intégration commerciale au sein de la Communauté andine avaient harmonisé les droits de douane dans toute la zone.
Entre 2006 et 2007, les exportations colombiennes vers le Venezuela avaient presque doublé. Leur valeur était passée de 2 milliards 700 millions de dollars à 5 milliards. Le Venezuela était ainsi devenu le deuxième partenaire commercial de la Colombie, derrière les Etats-Unis.
La Colombie avait réalisé les investissements nécessaires sur son sol pour fournir non seulement le café, la viande, le riz, mais aussi des produits agroalimentaires, des voitures, des produits chimiques, textiles ou de l'industrie du papier, qui trouvaient là un débouché privilégié.
Déjà en 2008, les quotas imposés par Caracas sur les véhicules colombiens avaient occasionné la suppression de 4 000 emplois.
A présent, le Venezuela se tourne vers d'autres pays latino-américains pour s'approvisionner. D'où l'amertume des autorités colombiennes, qui dénoncent le «manque de solidarité» du Brésil, dont les produits ont remplacé les produits colombiens sur les étals vénézuéliens.