Avec notre correspondante à Phnom Penh, Anne-Laure Porée
Du côté des organisations de défense des droits de l’homme, c’est l’inquiétude et la mobilisation générale depuis le vendredi 18 décembre 2009. Les autorités cambodgiennes ont en effet signé l’expulsion de la vingtaine de Ouïghours demandant le statut de réfugiés ou l’asile politique à Phnom Penh.
Les quelques éléments qui ont filtré des entretiens passés avec le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies montrent que certains Ouïghours ont été témoins des violences perpétrées l’été dernier.
Pour tous les défenseurs des droits de l’homme, la décision cambodgienne est une grave violation de la Convention sur la protection des réfugiés. Mais pour le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khieu Sopheak, ces Ouïghours ne sont que des immigrés illégaux, pas des réfugiés. Ils doivent être expulsés dans les sept jours.
Khieu Sopheak esquive la question des risques de persécutions, de tortures ou même de peine de mort qu’ils courent à leur retour alors que Pékin a déjà fait savoir que ces Ouïghours étaient considérés comme des criminels.
A Phnom Penh, certains redoutent que leur expulsion soit un cadeau offert au vice-président chinois, en visite officielle à partir de demain, dimanche 20 décembre, au Cambodge.