Il y a avait du monde mardi matin dans les rues de Niamey. Après la grande manifestation de l'opposition, dimanche 13 décembre, à travers tout le Niger pour réclamer le départ du président Mamadou Tandja, c’était au tour des partisans du chef de l'Etat de descendre dans la rue pour lui apporter leur soutien. Plusieurs milliers de personnes se sont ainsi donné rendez-vous place de la Concertation, devant l'Assemblée nationale à Niamey. Plus de 10 000 personnes selon les organisateurs, beaucoup de très jeunes gens, des scolaires, qui ont tout bonnement quitté leurs écoles fermées pour l'occasion, nous a-t-on précisé sur place.
Les intervenants ont réaffirmé leur soutien à la refondation et à la VIème République.
Dans une semaine exactement, le 22 décembre prochain, intervient la fin officielle du mandat du chef de l'Etat. Les partisans du président Mamadou Tandja ont rappelé qu'ils soutenaient le choix du président de se maintenir au pouvoir pour trois ans de plus. Une décision dénoncée unanimement par la communauté internationale et par l'opposition nigérienne.
Les pro-Tandja ont manifesté dans d'autres villes du pays. A Tahoua, le gouverneur a annulé un arrêté municipal qui interdisait cette manifestation. Il s'en est suivi un affrontement entre partisans du pouvoir et de l'opposition. La police et la gendarmerie sont intervenues.
C'est dans ce contexte que se poursuivent les concertations du médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l'ancien chef d'Etat du Nigeria voisin Abdulsalami Abubakar, qui est toujours à Niamey .La première réunion d'un dialogue inclusif prévue pour jeudi semble compromise : pouvoir et opposition n'arrivent pas à s'entendre sur le lieu de la rencontre.