En proposant le « déploiement d'une force de protection des civils et d'assistance humanitaire » en Guinée, le président de la Commission de la CEDEAO est certes dans son rôle, mais Mohamed Ibn Chambas en diplomate averti, sait pertinemment que son idée n'a aucune chance d'aboutir de si tôt même s'il met la pression en s'interrogeant « allons-nous attendre longtemps pour réagir ? ».
Le diplomate ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Dans sa requête, il se réfère aux instances dirigeantes de l'organisation. En clair, au sommet des chefs d'Etat qui ne se réunira qu'à la fin du mois de janvier pour entériner sa proposition.
Autre étape : il faudra déterminer le nombre d'hommes à déployer. Puis ce sera au tour des pays qui se porteront volontaires pour fournir les troupes. Hormis le Nigeria qui dans le passé s'est illustré dans ce type d'opération, les autres pays de la région ne se bousculent généralement pas. Or, les soldats nigérians sont aujourd'hui occupés dans le delta du Niger.
Restera le financement dont ne dispose pas l'organisation sous-régionale. Enfin, le plus important demeure l'accord des autorités guinéennes sans lequel aucune force, qu'elle soit baptisée « de protection des civils » ou « d'assistance humanitaire », ne pourra se déployer dans le pays.