Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
Citigroup était pressé de démontrer sa solidité surtout depuis que sa grande rivale, Bank of America, la semaine dernière, a remboursé 45 milliards de dollars à l’Oncle Sam. Les deux dernières grandes banques de dépôt aux Etats-Unis qui n’ont pas négocié le remboursement de leurs aides directes sont Wells Fargo et PNC Financial.
Pour verser 20 milliards de dollars au Trésor américain, Citigroup va émettre des actions. Et la réaction des actionnaires est négative car l’opération bien sûr dilue la valeur de leurs titres. Mais Citigroup veut profiter des conditions favorables du marché. Son patron, Vikram Pandit, est impatient aussi d’échapper aux contraintes que le Trésor impose en matière de rémunération car Citigroup risque de voir ses meilleurs éléments se faire débaucher par ses rivales comme JP. Morgan and Chase qui, elles, sont libres de les payer plus cher.
Autre point capital, Citigroup abandonne le régime de garanties partielles du Trésor qui couvrait plus de trois cents milliards de dollars de ses actifs douteux. C’est un gros pari sur le redressement de l’économie américaine. Beaucoup pensent que Citigroup, à l’image d’autres banques, est loin d’avoir reconnu l’impact de la crise sur la capacité de ses clients à rembourser leurs prêts. Et le remboursement de l’Etat ne marque donc pas la fin de la crise bancaire.