On le voit, le débat ne fait que commencer en France. Mais en Belgique, en revanche, le gouvernement a clairement décidé de taxer les banques qu'il a soutenues. Le gouvernement belge a décidé de prélever 1,4 milliard d'euros au total sur les trois ans qui viennent. La vice-Premier ministre socialiste belge l'a justifié ainsi : « Il faut maintenant que les banques paient pour la crise qu'elles ont provoquée ».
Faire durer le plaisir
Par ailleurs, l'Etat belge, qui avait sauvé Dexia et Fortis de la faillite à l'automne dernier et qui avait cédé ensuite Fortis à BNP Paribas en échange de 11% du capital, a également fait savoir à la banque française qu'il n'était pas disposé à se défaire de sa participation, dans l'attente de plus-values plus importantes, qui pourraient servir à soutenir le système de retraite.
Ailleurs, le gouvernement britannique se conduit, lui aussi, comme un actionnaire qui souhaiterait faire fructifier son capital. L'Etat veut faire durer le plaisir en restant au capital de Lloyds, alors que la banque, nationalisée à 43% l'an dernier, améliore sa situation. Le régulateur britannique impose des conditions draconiennes à l'établissement pour l'empêcher d'échapper tout de suite au contrôle de l'Etat.
Aux Etats-Unis, l'Etat fédéral ralentit au maximum le remboursement de leur dette par les banques qui ne l'ont pas encore fait en juin dernier. Citigroup et Bank of America lui doivent encore 45 milliards de dollars chacune. Cette fois, c'est pour conserver un oeil sur ces établissements.