Si certaines notes de la DGSE sont très factuelles et sans commentaire, d'autres écrits, notamment ceux de la DST et du général Rondot, sont beaucoup plus intéressants. Ils montrent comment la position de l'officier français de renseignement a évolué au fil du temps.
Après la mort des moines, le général Rondot apparaît amer, fait état d'une coopération difficile avec ses homologues algériens, et constate qu'aucune priorité n'a été donnée au cas des religieux. Il ressort notamment des notes que des opérations militaires de très grande envergure ont été menées dans le secteur où les moines avaient été localisés, entre le 20 et le 22 mai 1996, précisément au moment où ils auraient été tués.
Même si rien n'est dit de manière très explicite, les documents déclassifiés vont dans le sens du témoignage de l'ancien attaché de Défense de l'ambassade de France. Le général Buchwalter avait eu très tôt des informations relatives à une bavure. Mais les notes qu'il a lui même rendues sur ce sujet sont encore confidentielles.
C'est pour cela qu'il faut lever le secret défense sur la totalité des documents, plaide l'avocat des parties civiles. Pour Me Baudoin, la version des autorités algériennes sur le rôle joué par les islamistes du GIA est de moins en moins crédible car elle comporte trop de failles.