Moines de Tibéhirine : nouveaux documents déclassifiés

Afin d'en savoir plus sur l’affaire mystérieuse du massacre des sept moines en 1996 dans leur monastère situé à Medea, à 50 kilomètres d’Alger, le ministre français de la Défense lève le secret sur quelque 70 documents. Ces documents déclassifiés pourraient permettre aux enquêteurs de savoir si cette attaque a été ou non de l’entière responsabilité des islamistes, ou si les autorités algériennes ont une part de responsabilité.

Plus de treize ans après le massacre des moines de Tibéhirine, en Algérie, la vérité va-t-elle enfin éclater ? En tout cas, depuis ce vendredi, le juge d'instruction français chargé de l'enquête va pouvoir analyser une centaine de documents français jusque-là classés « confidentiel défense » ou « secret défense ». La Commission consultative du secret de la Défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable à cette déclassification et, d’ores et déjà, les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense ont donné leur accord.

En août dernier, le juge Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur le massacre des sept moines de Tibéhirine, demande officiellement une levée du secret défense à trois ministères français : l'Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères. Il veut en savoir plus sur le témoignage du général Buchwalter. Ce dernier était l'attaché Défense à l'ambassade de France à Alger, au moment des faits. Or, cette année, en juin, il rend publique une information qui remet en cause la thèse officielle sur la mort des religieux cisterciens. Selon lui, les moines ont été tués peu après leur enlèvement par des tirs provenant d'hélicoptères militaires algériens et non pas par les islamistes du Groupe islamiste armé (GIA) qui ont revendiqué l'enlèvement.

Depuis plus de treize ans, deux thèses s'opposent. L’une, avancée par les autorités algériennes qui affirment que l'enlèvement et la mort des moines français est signé par les islamistes du GIA. L’autre est soutenue par les familles des moines et quelques personnalités algériennes et françaises, qui soupçonnent Alger de ne pas être pleinement innocent dans cette affaire.

Les documents déclassifiés devraient permettre de savoir ce que les autorités françaises savent sur cet enlèvement et de cet assassinat. Un dossier algéro-français ô combien sensible !

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