Les ravisseurs tchadiens lancent un ultimatum à Paris

Pour la première fois, le groupe qui revendique l'enlèvement de trois humanitaires français au Tchad et en RCA lance un ultimatum à Paris. Les preneurs d'otages qui disent appartenir au groupe des Faucons libres de l'Afrique donnent une semaine à la France pour ouvrir des négociations, sinon disent-ils « nous tuerons un des otages ».

Est-ce un moyen de faire monter les enchères ou bien une stratégie jusqu'au-boutiste pour se faire entendre de Paris ? Pour les autorités françaises et tchadiennes, les revendications des ravisseurs sont toujours trop floues pour que les motivations des Faucons libres de l'Afrique ne soient pas financières. « Ce sont des bandits de grand chemin qui ont emmené leurs otages au Soudan, ils ne s'intéressent qu'à l'argent », jure une source sécuritaire à Ndjamena.

A Paris, on estime également que ces enlèvements sont à priori d'ordre crapuleux mais on ne néglige aucune piste et on n'exclue pas que ce groupe soit manipulé par les services secrets soudanais. Il est vrai que depuis qu'il est poursuivi par la justice internationale Omar el Béchir est particulièrement remonté contre les pays occidentaux qu'il considère comme responsables du mandat d'arrêt de la CPI.

Chez certains humanitaires et chez certaines sources sécuritaires, ces trois enlèvements suscitent de nombreuses interrogations. Selon elles, la piste du banditisme sans arrière-pensée politique est peut-être un peu courte. Il est vrai que les preneurs d'otages martèlent officiellement qu'ils ne veulent pas d'argent, que leur rayon d'action est très large et qu'ils visent en premier lieu des Français.

Pour de nombreux connaisseurs de la région, tout cela ne correspond pas du tout aux habitudes des nombreux coupeurs de route de l'est du Tchad et du nord de la Centrafrique.

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