« Nous ne voulons pas d'argent. Nous voulons négocier avec Paris et si la France refuse nous tuerons les otages » martèle en arabe l'homme qui se présente comme le porte-parole des Faucons libres de l'Afrique. Il déclare également que pour l'instant les autorités françaises n'ont pas ouvert de discussions car elles sont abusées par le Tchad qui prétend être arrivé à une solution sur le paiement d'une rançon.
Les revendications des ravisseurs sont encore très floues, et à Paris on ne croit toujours pas à la piste politique. Sous couvert d'anonymat, une source diplomatique assure que, selon elle, il n'y a pas de doute ces enlèvements sont purement crapuleux. Même son de cloche à Ndjamena, où une source sécuritaire ne croit pas à l'implication du voisin soudanais dans l'affaire. « Ce sont des bandits de grand chemin mais rassurez-vous l'employé du CICR enlevé dans l'est du Tchad, ne sera pas exécuté et sera même libéré très vite » affirme ce contact.
Au sein la communauté humanitaire et chez certaines sources sécuritaires, on est moins confiant et on s'interroge beaucoup. Selon elles, la piste du banditisme sans arrière-pensée politique est peut être un peu courte. Il est vrai que le très large rayon d'actions des preneurs d'otages, le fait qu'ils visent spécifiquement des Français et qu'ils prennent contact avec les médias, ne correspond pas vraiment aux habitudes des coupeurs de route qui circulent dans la région.