Un communiqué de l’Union européenne (UE) a indiqué que le chef du gouvernement de Niamey a notamment annoncé « la suspension de l’ensemble des mandats et des actions judiciaires lancées contre des membres de l’opposition » de son pays. Le Premier ministre Ali Badjo Gamatié a ajouté qu’un « dialogue avec l’ensemble des intervenants nigériens » va être mis en place, devant déboucher sur une première réunion le 16 décembre prochain.
« Un petit pas »
L'opposition nigérienne a commencé à réagir à l’annonce des engagements pris par les autorités. Ainsi, Mahamane Ousmane - ancien président de la République et président de l'ex Assemblée nationale dissoute l'an dernier – a considéré que les engagements annoncés à Bruxelles sont « un petit pas », mais que « pour que ces discussions aient lieu, l’objectif c’est le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal, basé sur un dialogue inclusif ».
Mahamane Ousmane, qui vit depuis plusieurs mois hors du Niger, comme l'ancien premier ministre Hama Amadou, a souligné que ces mesures annoncées à Bruxelles doivent être mises en œuvre et tout particulièrement la libération d’un certain nombre d’opposants incarcérés, notamment des anciens parlementaires. Il a également proposé que le dialogue ait lieu au moins dans un premier temps en terrain neutre - pourquoi pas au siège de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, à Abuja ? - en attendant que la confiance revienne.
Il faut noter que plusieurs opposants nigériens, dont Mahamane Ousmane, Mahamadou Issoufou et Hama Amadou ont également été reçus mardi à Bruxelles.
En attendant des résultats concrets, l’UE a décidé de maintenir la suspension de son aide financière au Niger qui s’élève à 458 millions d’euros pour la période 2008-2013. L’aide humanitaire n’est pas affectée pas cette suspension. Bruxelles considère que le référendum du 4 août dernier- grâce auquel le président Mamadou Tandja a obtenu une rallonge de trois ans au pouvoir, après 10 ans à la tête de l’Etat – est une violation de la Constitution nigérienne.