L'eau, au coeur de tous les débats à Copenhague

Selon l’Organisation des Nations Unies, la terre devra nourrir une dizaine de milliards d’être humains d’ici 2050 -contre quelque 250 millions, il y a deux mille ans. L’eau est une ressource nécessaire et essentielle à la survie de l'Homme et sa gestion, au niveau international, est au coeur de tous les débats qui mobilisent Copenhague. Tous les scientifiques s'accordent à reconnaître que les conséquences du réchauffement climatique sur l'eau se font ressentir -qu'il s'agisse de l'accès difficile à l’eau potable, de l'augmentation extrême du niveau des crues, de l'érosion côtière due à la montée des eaux de l'océan, des inondations récurrentes ou, au contraire, de l'avancée des déserts ...

« L’augmentation de l’intensité et de la variabilité des précipitations devrait accentuer les risques de crue et de sécheresse dans plusieurs régions », estime le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, dans son rapport Le changement climatique et l’eau de juin 2008. Zoom sur l’Amérique Latine.

Le Giec estime que des changements climatiques marqués par une humidité croissante ont été observés en Amérique du Sud, plus précisément dans le bassin amazonien et le sud-est de l’Amérique du Sud, y compris en Patagonie. Pourtant, au Chili (Amérique du Sud) et dans certaines zones de la côte ouest du continent les précipitations sont au plus bas.

Selon le rapport du Giec, la hausse des précipitations a entraîné une augmentation de 10 % de la fréquence des crues de l’Amazone à Obidos (Brésil), une augmentation de 50 % de l’écoulement fluvial en Uruguay, au Paraná - l'un des 27 États du Brésil qui tire son nom du fleuve Paraná qui le traverse- et au Paraguay ainsi qu’une augmentation du nombre de crues dans le bassin du Mamoré en Amazonie bolivienne.

Varzeas : puits à carbone ?

L'Amazonie est une région d'Amérique du Sud. C'est une vaste plaine traversée par une rivière, l'Amazone, et ses affluents. La majeure partie de l’Amazonie est couverte par la forêt amazonienne. Sa superficie est de 4 500 000 km2. Elle est l’une des régions les plus humides au monde. Elle regorge d’une immense biodiversité.
En mai 2009, selon une étude internationale conduite par des scientifiques français de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), la crue annuelle de l'Amazone a atteint un niveau jamais enregistré : 814 centimètres.

Les plaines d’inondations de la forêt amazonienne sont appelées « varzeas ». Ce sont des terrains susceptibles d'être inondés par les eaux d'une source naturelle. Selon l’IRD elles sont peu prises en compte dans l’étude du cycle du carbone. Ces dernières représentent pourtant environ 5 à 8% de la surface du bassin amazonien et, contrairement aux rivières, possèdent une très forte biodiversité.

Depuis 2000, l’IRD et ses partenaires brésiliens mènent des recherches qui montrent qu’au cours du dernier siècle, les « varzeas » ont été le site d’une forte accumulation de carbone organique, de l’ordre de 30 à 100 g par mètre carré et par an. . L’augmentation des crues de l’Amazone, des zones inondées, et la multiplication des végétaux aquatiques comme les macrophytes et le phytoplancton, accentuent ce phénomène.

Les premières estimations faites sur l’accumulation du carbone dans l’ensemble des zones inondées en Amazonie aboutissent au résultat de 30 millions de tonnes de carbone accumulé par an, selon les estimations de l’IRD.

 

A Arica il pleut en moyenne 0,76 mm par an.

Si des précipitations extrêmes peuvent causer bien des dégâts dévastateurs; l’absence de pluie, également. Les sécheresses liées au phénomène La Niña ont engendré des conséquences sévères sur l’approvisionnement en eau et sur l’irrigation dans le centre-ouest de l’Argentine et au centre du Chili, selon le Giec.

Arica, au Chili, est une des villes les moins arrosées sur terre. Il y pleut en moyenne 0,76 mm par an. En février 2008, le gouvernement chilien prend des mesures pour stopper les extractions d’eau illégales et améliorer le sort des bassins les plus affectés.

L’objectif est de faire face à la pire sécheresse que le pays ait connue depuis 50 ans. En 2007, les précipitations ont été extrêmement faibles et les niveaux d’eau dans les réservoirs et les rivières ont été au plus bas.

Au Chili, la sécheresse est une menace à la fois pour l’agriculture et pour la production d’électricité provenant des barrages du sud du centre du pays. L’énergie hydroélectrique est la principale source d’énergie électrique dans la plupart des pays d’Amérique latine. Les changements climatiques la rendent vulnérable, comme l’a constaté le GIEC en Argentine, en Colombie, au Brésil, au Chili, au Pérou, en Uruguay et au Venezuela.

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