La FED dit non aux éoliennes !

La Fédération Environnement Durable (FED) regroupe près de 700 associations et membres de la France entière. Selon son président, Jean-Louis Butré, son combat total  contre l'éolien industriel est légal. La FED fonde son analyse sur le fait que cette énergie ne répond pas aux critères du développement durable. Entretien avec Jean-Louis Butré, président de la FED.

RFI : Selon de nombreuses associations, au mois de septembre 2009, l'éolien industriel a coûté 35,3 millions d’euros aux citoyens français et n’a contribué qu’a 1,5% de la production d’énergie. Trop peu selon elles. Quel est votre point de vue ?

Jean-Louis Butré : Le problème fondamental de l'éolien terrestre est sa très faible productivité. Ceci est uniquement dû au fait que le vent n’est pas contrôlable. Un vent constant de 75km/h, 365 jours sur 365 est nécessaire pour qu’une éolienne fonctionne à sa puissance nominale. C’est loin d’être le cas.

Conséquence : l'éolien produit de l'électricité hors de prix, qui oblige EDF à racheter celle-ci à un prix élevé forfaitaire de 8,2 de centimes d'euros de kilowattheure. Différentes institutions ou experts indépendants ont estimé que le surcoût engendré par les usines éoliennes sera de 2,5 milliards d'euros par an lorsque l’objectif des 20 000 Mégawatts prévus par le Grenelle de l'environnement sera atteint.

La commission de régulation de l'énergie (CRE) a par deux fois condamné sans appel cette valeur la jugeant « anormale » puisqu’elle permet à n’importe quel promoteur éolien de faire fortune sur le dos de la collectivité.

RFI : En quoi l’éolien ne répond-il pas aux exigences de développement durable selon vous ?

J.L.B. : Pour qu’une technologie fasse partie du développement durable elle doit répondre à trois critères fondamentaux. Il est nécessaire qu'elle soit écologiquement responsable, économiquement saine et socialement acceptable.

La FED fonde donc son analyse de l'éolien industriel sur ces critères. Tout d'abord, il s'agit d'une imposture écologique en France. Les 12000 éoliennes ne réduiront pas significativement nos émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit d'un mensonge écologique national car l'éolien est par principe incontrôlable –le vent lui-même étant immaitrisable-, il produit des anomalies sur le réseau électrique qui doivent en permanence être régulées.

EDF dans des documents publics confirme que ce sont les centrales à gaz qui assurent la régulation. EDF construit donc 4000 MW de centrales thermiques - émettrices de gaz à effet de serre- soit l’équivalent de ce que le Grenelle prévoit pour l’éolien. EDF a publié une brochure très explicite : «le thermique à flammes, un atout essentiel dans le parc de production, pour répondre en temps réel aux pointes de consommation d’électricité ».

L’argumentaire de GDF-SUEZ (GRT) présenté lors du Débat Public en cours pour justifier la Construction du gazoduc de "l'Arc de Dierrey" dans l'Oise est le suivant : « Les énergies renouvelables par nature intermittentes demandent des compléments pour lesquels les centrales à gaz naturel constituent une bonne solution grâce à leur souplesse d'utilisation et environnementale ».

L'éolien industriel est un scandale financier national de 40 milliards d'euros pour produire de faibles quantités d'électricité. C'est de l'argent public dilapidé pour le profit d'intérêts privés. Ce système est également socialement inacceptable. Il provoque des nuisances majeures sur la population et sa santé. Et pour finir, les éoliennes massacrent des paysages français.

En résumé l’éolien terrestre est opaque, propice à la corruption et aux inégalités. Il spolie les particuliers pour le compte d'intérêts privés douteux et il engendre des nuisances nombreuses.

RFI : Quel est le type d’énergie renouvelable auquel vous êtes favorable ?

J.L.B : La FED est favorable aux économies d'énergie. Elle soutient sans réserve des énergies propres telles que la biomasse, la géothermie, le solaire thermique ou les procédés en cours de développement pour capter l’énergie marine.

Elle encourage le plan gouvernemental de recherche et de développement dans le domaine du solaire photovoltaïque. Cette énergie est la source énergétique primaire qui arrive sur la terre. Elle est certainement promise à un développement important. La découverte de nouveaux matériaux ne fait qu’accentuer cet aspect.

Les nouvelles orientations gouvernementales indiquent sans ambiguïté que la France souhaite développer une filière solaire photovoltaïque complète (laboratoires de recherche, nouveaux matériaux, pilotes de développement, usines de production) pour devenir un des leaders mondiaux à terme.

Seul l'éolien terrestre n'est pas mentionné dans ce plan car visiblement les dirigeants ont réalisé l’extrême gravité de ce qui se passe concernant ces machines géantes. Le Gouvernent ne parle plus que de l'éolien offshore. Pour la FED, il s'agit de mettre des éoliennes le long des rivages c'est donc de l'éolien terrestre.

Par contre si l’on parle de l'éolien en haute mer -là où il y a beaucoup plus de vent- pourquoi pas. A condition que des éléments nouveaux et contraignants n’apparaissent pas et qu’il y ait une vraie logique économique.

Pour en savoir plus :

European Platform Against Windfarms (EPAW)

Syndicat des énergies renouvelables 

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