Le projet Dali Zhemoshan est le plus haut parc éolien du pays. Ce secteur est devenu la priorité du gouvernement chinois qui compte bien profiter des mécanismes internationaux du crédit carbone mis en place dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
« Les ressources en vent de la province de Yunnan (sud ouest) ne sont pas les meilleures du pays » estime Zhai Cheng, l’un des responsables du projet Dali Zhemoshan au sein du groupe chinois Sinohydro, « mais en altitude, cela devient intéressant », ajoute t-il.
Les éoliennes agrémentant le paysage chinois des montagnes de Dali ont une puissance de 30,75 mégawatt pour 41 éoliennes installées. Elle engendre une production annuelle d’électricité égale à celle de 20 000 tonnes de charbon, évitant ainsi 50 000 tonnes de CO2 relâchées dans l’atmosphère.
« Les premiers au monde d’ici fin 2011 début 2012 »
La progression chinoise est nettement supérieure à l’évolution mondiale. Pendant quatre années consécutives la puissance installée a doublé, atteignant 12,2 gigawatt en fin d’année 2008. L’empire du milieu se classe désormais en quatrième position -de la capacité installée- derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Espagne. « En termes d’ampleur et de rythme, le développement de l’énergie éolienne en Chine est absolument sans équivalent dans le monde », pointe Steve Sawyer, secrétaire général du Global Wind Energy Council (GWEC), qui ajoute qu’à ce rythme « ils seront premiers au monde d’ici fin 2011début 2012. »
En marge du développement de grands projets éoliens tels que celui de la province de Gansu dans le Nord du pays, des projets un peu moins pharaoniques -comme celui de Dali-voient le jour un peu partout, faisant partie intégrante des Mécanismes de développement propres (MDP) -ou marché carbone- instaurés par le protocole de Kyoto.
Grâce aux MPD, les pays industrialisés peuvent « effacer » en partie leurs émissions de carbone, en investissant dans des projets de développement durable et d’énergie propre dans des pays moins riches.
La Chine doit désormais faire face à un nouveau défi : tabler sur la qualité et non la quantité. Améliorer l’efficacité des turbines et rattacher les éoliennes au réseau électrique deviennent, ainsi, les nouveaux challenges de l’Empire du Milieu.