Avec notre envoyé spécial à Montevideo, Jean-Louis Buchet
Dans les années 1970, il voulait prendre le pouvoir par les armes. Aujourd’hui, c’est en grand-père tranquille que José « Pepe » Mujica pourrait devenir le second président de gauche élu en Uruguay. Le candidat du Frente Amplio, la coalition de gauche actuellement au pouvoir, était le grand favori de ce second tour. A la fin de la campagne, toutes les enquêtes lui donnaient entre 8 et 10 points d’avance sur son rival du Parti national ou Blanco et ex-chef de l’Etat Luis Alberto Lacalle.
Une marge suffisante, selon les analystes, pour éviter toute surprise en ce qui concerne le nom du successeur de Tabaré Vazquez, un modéré élu il y a cinq ans au nom du Frente Amplio. Sauf retournement inattendu, Lacalle ne dépasserait pas 45 % des suffrages, ce qui correspond au total des voix obtenues par l’opposition de droite et de centre droit au premier tour, le 25 octobre.
En démocratie, il faut attendre que parlent les urnes. Mais tout indique que la gauche uruguayenne se succèdera à elle-même. Parce que Vazquez, qui a su concilier avancées sociales et croissance économique, laisse un bon bilan. Et parce que Mujica, malgré quelques dérapages, représente un espoir pour les plus défavorisés, face à des partis traditionnels à court d’arguments.