L’audience n’aura duré qu’une demi-journée. Le collectif de la quarantaine d’avocats de la défense a demandé un report du procès, le temps de consulter le dossier. Le président du Tribunal a refusé.
Ecroué depuis le 29 octobre, Taoufik Ben Brick est jugé pour faits de violence, outrage public aux bonnes mœurs et dégradation volontaire des biens d'autrui, sur la base d'une plainte déposée par une automobiliste, qui accuse Ben Brick d'avoir délibérément embouti sa voiture, de l'avoir frappée et injuriée devant deux témoins.
Mais la plaignante et les 2 témoins étaient absents à l’audience jeudi. L’accusé, lui dit être victime d'un traquenard de la police, en raison de ses écrits contre le régime du président Zine El Abidine Ben Ali.
Les associations tunisiennes des droits de l’homme et Reporters sans Frontières dénoncent un procès politique. Le secrétaire général de RSF se dit indigné par l’indifférence de la France face au cas Ben Brick. « C’est totalement scandaleux : il n’y avait aucun représentant d’une ambassade étrangère présent dans la salle audience. Qu’est-ce que ça coûtait aux ambassades étrangères, qu’est-ce que ça coûtait à l’ambassade de France d’envoyer quelqu’un pour observer le procès de Toufik », demande, scandalisé, Jean-François Julliard.
Taoufik Ben Brick risque jusqu’à cinq ans de prison. Le verdict sera rendu jeudi prochain.
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