Faire bonne figure dans l'adversité. Jacques Chirac l'assure : il n'a « rien à se reprocher », et il s'expliquera en personne devant le tribunal, le plus tôt possible. « Je le dois aux Français », précise l'ancien président qui ne demande « ni clémence, ni indulgence ». Alors qu'il avait initialement requis un non-lieu dans cette affaire, le parquet de Paris pouvait difficilement s'opposer à la tenue d'un procès que réclame l'intéressé lui-même.
Pas question de jeter, une fois de plus, la suspicion sur l'indépendance de la justice. Jacques Chirac promet « la vérité » sur l'embauche de vingt-et-un chargés de mission quand il était maire de Paris, entre 1992 et 1995. Des emplois fictifs, selon l'accusation.
Ce procès sera inédit sous la Ve République : ce sera la première fois qu'un ancien président sera jugé. Jacques Chirac risque dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.
Il y a quelques semaines, c'est un ancien Premier ministre, de Jacques Chirac précisément, qui comparaissait devant le tribunal. « Je n'ai donné aucune instruction » dans l'affaire Clearstream, affirme aujourd'hui Jacques Chirac, qui dit avoir pour Dominique de Villepin « beaucoup d'estime et d'amitié ». Dans l'adversité, on se serre les coudes.