C'est une première. Mis en examen en 2007 après son départ de l'Elysée, Jacques Chirac, ancien chef de l'Etat, devra donc s'expliquer devant le tribunal correctionnel pour répondre de détournement de fonds publics dans le dossier des emplois fictifs de Paris. Le procureur de la République avait pourtant demandé un non-lieu, mais la juge d'instruction, Xavière Simeoni, a estimé que les charges étaient suffisantes pour qu'il y ait un procès. Une décision qui ne fait pas l'unanimité.
Beaucoup pensent qu'il est un peu tard pour réclamer des comptes à un homme âgé dont la réputation est d'être plutôt sympathique et soucieux des autres. C'est le cas à droite et même à gauche où Ségolène Royal, par exemple, a estimé que les affaires reprochées à Jacques Chirac sont des affaires très anciennes, et que s'il y a beaucoup à dire sur les zones d'ombres concernant sa gestion de la Ville de Paris, l'ex-président a, d'un autre côté, beaucoup donné au pays, une raison de le laisser tranquille aujourd'hui.
D'autres, en revanche, rappellent que c'est l'immunité présidentielle qui lui a permis d'échapper à la justice pendant douze ans, et que désormais « simple citoyen », il doit répondre aux questions que les Français sont en droit de se poser.
Jacques Chirac a fait savoir qu'il restait serein et décidé à prouver que ces fameux 21 emplois dont on dit qu'ils auraient profité à des militants, des élus de son parti ou à des proches, ne sont en rien fictifs. Notons enfin que le procureur, qui avait demandé un non-lieu, à la possibilité de faire appel.