Un second tour très incertain

Abdullah Abdullah, candidat à l'élection présidentielle afghane du 7 novembre prochain, a décidé ce dimanche de se retirer de la course. Il laisse l'actuel président Hamid Karzaï seul en lice. Abdullah Abdullah a estimé qu'il ne pouvait participer au second tour de l'élection en raison des fraudes massives qui ont marqué le premier tour. Il a appelé ses partisans à ne pas manifester, et n'a pas appelé au boycott du scrutin. Sa décision pose de nombreuses questions quant à la poursuite du processus électoral.

A la question de savoir s'il y aura bien un second tour, les autorités afghanes ont répondu oui. « Comme prévu », a dit l'un des membres de la très contestée Commission électorale indépendante. Une commission vivement critiquée par Abdullah Abdullah pour sa partialité en faveur d'Hamid Karzaï.

Selon ses membres, le délai de rétractation est passé et il est trop tard pour annuler le second tour. Il y aura donc bien des bulletins de vote marqués du nom d'Abdullah Abdullah le 7 novembre prochain et ils seront comptabilisés.

Si ce second tour a bien lieu, ce sera ensuite à la Cour suprême de décider si le scrutin est valide. Une décision qui ne pourrait intervenir qu'à l'issue du vote. Ce qui risque de faire polémique.

D'un point de vue électoral, l'utilité de ce scrutin est nulle, son organisation coûtera très cher, plus de 100 millions de dollars, et la sécurité des électeurs pose problème : on le sait, les talibans ont répété à plusieurs reprises qu'ils auraient recours à la violence pour entraver le bon déroulement du scrutin.

Seule solution envisageable pour éviter un second tour : la tenue d'une Loya Jirga, un conseil traditionnel rassemblant les chefs tribaux. Mais la légitimité d'Hamid Karzaï en sortira, quoi qu'il en soit, fragilisée.

 

 

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