C'est la fin de la période transitoire accordée aux pays du sud pour se mettre en harmonie avec les accords sur la propriété intellectuelle. La mise sous brevet des nouveaux médicaments mis sur le marché par les laboratoires pharmaceutiques est devenue obligatoire. Ce qui signifie que la fabrication locale, l'exportation ou l'importation de copies des produits sont désormais interdits.
10% des patients suivant actuellement des trithérapies sont obligés de changer de traitement en raison de résistance ou d'effets secondaires, et doivent avoir recours à de nouveaux médicaments, dits de «deuxième ligne».
Actuellement, un traitement de «première ligne» revient à 100$ par an par patient, dans les pays en développement; le traitement de «deuxième ligne» coûte de 1 300$ à 3 500$.
Les hausses de prix dues à l'application des brevets pourraient atteindre jusqu'à 250% d'ici 2010.
«On a une bombe sous les pieds, une bombe à retardement qui a déjà commencé un petit peu à exploser dans les pays qui, le plus anciennement, avaient commené à tratier leurs malades et qui sont déjà confrontés à la deuxième ligne, en particulier la Thaïlande et le Brésil», s'inquiète Benjamin Coriat, chercheur en économie de la santé à l'Agence française des recherches sur le sida.
Avec l'Inde, la Thaïlande et le Brésil ont recouru à la clause des licences obligatoires, qui leur permet de produire ou importer des génériques sans le consentement du détenteur du brevet.