Un jour de vote pas comme les autres. Des milliers de Hong-kongais ont fait la queue devant des bureaux de vote informels, ce samedi 11 juillet. Ils étaient appelés par le camp pro-démocratie à voter pour choisir leurs candidats aux élections législatives de septembre. À 18h, plus de 137 000 personnes avaient participé, selon les organisateurs.
À Causeway Bay, c’est devant une gargote de nouilles thaïlandaises, connue pour être « jaune », c’est-à-dire favorable au mouvement d’opposition, que des dizaines d’électeurs ont fait la queue paisiblement pour voter, en ligne, une fois leur identité vérifiée,rapporte notre correspondante, Florence de Changy.
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Les avertissements des autorités n’ont pas découragé les électeurs. En effet, Eric Tsang, le ministre des Affaires constitutionnelles, a estimé que ces élections pourraient violer la nouvelle loi draconienne de sécurité nationale. « Quoi que l’on fasse maintenant, c’est contraire à la loi de sécurité nationale. Mais c’est eux qui ont créé cette loi ! Et il faut bien faire quelque chose », s’est indigné Sirus Wong, un apprenti avocat venu voter.
La police a même fait une descente dans le bureau de sondage Pori, l’Institut de recherche sur l’opinion publique qui avait aidé à mettre au point le logiciel pour le vote en ligne. Les autorités ont agi suite à une intrusion entrainant une fuite illégale de données personnelles. Mais « cet incident est très vraisemblablement lié aux primaires et vise à créer un effet dissuasif », a dénoncé, dans un communiqué, l’ex-député pro-démocratie, Au Nok-hin.
« Plus les habitants de Hong Kong sont oppressés, plus ils résistent »
Malgré ces mesures que l’opposition qualifie d’intimidation, 250 points de vote étaient ouverts et dans l’après-midi du samedi 11 juillet, le scrutin se déroulait paisiblement. Finalement, la répression à la manière chinoise exercée par les autorités pourrait avoir eu l’effet inverse que celui escompté.
« Plus ils essayent de nous intimider, plus cela nous incite à nous exprimer. C’est l’impression que je récolte ici. Et vendredi soir sur les réseaux sociaux, en direct, les gens avaient l’air très décidés à sortir pour voter aujourd’hui précisément à cause de toute cette intimidation », avançait Emmy Leung, une bénévole qui tient le point de vote. « Plus les habitants de Hong Kong sont oppressés, plus ils résistent », a estimé de son côté le militant pro-démocratie Benny Tai, professeur de droit et co-organisateur des primaires.
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