Coronavirus: l’Inde entame son déconfinement progressif

Le deuxième pays le plus peuplé du monde a levé depuis ce lundi matin certaines restrictions imposées dans le cadre de son confinement. La cinquième économie du monde a été totalement à l’arrêt pendant six semaines. Des mesures qui ont sans doute permis d’éviter le pire : le pays a enregistré officiellement 1 300 décès pour 40 000 contagions.

De notre correspondant à New Delhi,

Le déconfinement sera progressif en Inde, en fonction des régions. Et pour savoir ce qui les attend, les Indiens sont aujourd’hui rivés sur un code à trois couleurs : si vous êtes en zone verte, c’est la délivrance, vous avez gagné le droit de sortir librement, ou presque. Dans ces districts, aucun cas n’a été déclaré depuis trois semaines, les bureaux et magasins peuvent donc rouvrir mais en service minimum pour éviter toute transmission. Les écoles elles restent fermées et les rassemblements publics interdits. Près de la moitié des districts indiens sont en zone verte : ce sont surtout les campagnes peu peuplées, qui ont des contacts réduits avec l’extérieur et qui n’ont souvent connu aucun cas depuis le début.

Les grandes villes classées rouge

Puis vous avez les zones orange : là, il n’y a pas eu de cas identifié de Covid-19 depuis deux semaines, mais la vigilance est de mise. Les petites usines peuvent par exemple reprendre leurs activités aujourd’hui, en respectant les mesures de distanciation. La grande banlieue industrielle de Delhi, par exemple est en zone orange, ce qui permet à ces entreprises de reprendre en service réduit.

Et enfin, les zones rouges. Ce sont les districts où des dizaines de nouveaux cas sont identifiés chaque jour, et qui restent donc confinés presque comment avant. Toutes les grandes villes du pays sont concernées, comme New Delhi ou Bombay, qui compte à elle seule 20% des cas. La note positive, dans tout cela, c’est que le gouvernement a autorisé les travailleurs journaliers ainsi que les étudiants bloqués loin de chez eux à rentrer. Des trains spéciaux ont été affrétés et traversent le pays depuis vendredi.

Moins de morts qu’en Belgique

L’Inde commence donc à sortir de ce gigantesque confinement. Le pays a pour l’instant été bien moins touché qu’on ne le craignait alors que les signes faisaient craindre une véritable hécatombe : la densité de population y est trois fois plus élevée qu’en Chine, le pays compte neuf fois moins de lits d’hôpitaux par habitant que la France, et de manière générale, les Indiens ont une santé fragile, particulièrement au niveau des poumons, qui sont affaiblis par des taux record de pollution atmosphérique.

Et pourtant, l’Inde compte aujourd’hui sept fois moins de décès qu’un petit pays comme la Belgique, selon les chiffres officiels. Certes, l’Inde mène relativement peu de tests, ce qui pourrait cacher l’ampleur de la propagation. Mais, tout de même, les hôpitaux publics ne sont pas débordés, ce qui montre une certaine résistance.

Certains docteurs avancent que les Indiens sont en moyenne très jeunes, ce qui est un avantage face à ce virus, et qu’ils sont tous vaccinés contre le BCG, ce qui peut les protéger. Mais on n’a encore pas la réponse définitive pour expliquer cette résistance. Et on peut seulement se réjouir du fait que les Indiens semblent jusqu’à présent épargnés par ce désastre sanitaire.

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