Coronavirus: l’Inde veut tester plus massivement sa population

L’Inde prévoit d’augmenter considérablement ses capacités de dépistage du Covid-19 à partir du mercredi 8 avril, grâce à l’achat de centaines de milliers de tests rapides. Le deuxième pays le plus peuplé du monde derrière la Chine n’a identifié pour l’instant que 5.000 cas actifs et 137 décès du coronavirus. Des chiffres qui ne représentent probablement pas la situation réelle.

de notre correspondant à New Delhi,

Les chiffres des victimes de l'épidémie ne sont pas représentatifs de la situation, en raison justement du très faible nombre de tests menés pour l’instant. Cela représente le principal défaut de la lutte actuelle des autorités indiennes contre le coronavirus. New Delhi continue à considérer que le pays est en phase 2 de la pandémie, c’est-à-dire que la transmission se fait uniquement par les personnes qui sont arrivées de l’étranger, par des malades identifiés ou par leurs proches. Et seuls ces patients sont testés pour l’instant.

Le rythme de ces tests a été accéléré depuis peu, et environ 10.000 personnes sont testées chaque jour. Mais cela fait tout de même 24 fois moins de tests par habitant qu’en France, un pays qui n’est déjà pas le meilleur élève dans le domaine.

Les capacités vont être fortement augmentées ces jours-ci

Les autorités vont d’abord mettre à profit plusieurs centaines de machines utilisées généralement pour détecter la tuberculose, une autre maladie qui touche les poumons et qui est très répandue en Inde.

Mais le pays va surtout maintenant utiliser une grande quantité de tests rapides du Covid-19. Le gouvernement a commandé 700.000 kits qui permettent de détecter en quelques minutes si une personne a développé des défenses immunitaires contre le virus. Ces kits devraient être déployés à partir de ce mercredi 8 avril et pourraient à terme et selon le gouvernement, décupler le nombre de tests quotidiens.

En attendant, cela permettra d’élargir les contrôles : le gouvernement prévoit d’utiliser ces tests rapides sur des personnes symptomatiques qui se trouvent dans des zones de forte contamination potentielle, comme les camps de travailleurs journaliers et de migrants. Et ceci même s’il n’y a aucune preuve de contact avec un malade déclaré.

Certains prévoient même d’aller plus loin…

Le gouvernement régional de New Delhi prévoit d’utiliser ces kits pour réaliser des tests au hasard dans des zones de forte contamination, comme le sud de New Delhi, qui est le district le plus touché du pays. C’est en effet là qu’a eu lieu un rassemblement de milliers de personnes lors d’une congrégation fondamentaliste musulmane, rassemblement qui est devenu l’un des principaux foyers de contamination.

Les autorités de la capitale cherchent ainsi à avoir une meilleure idée de la propagation du virus, en testant pour la première fois les personnes qui ne présentent pas de symptômes. Cela permettra de savoir s’il est raisonnable de commencer à lever le confinement dans une semaine, comme c’est prévu jusqu’à présent pour toute l’Inde.

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