Avec notre correspondant à Zhengzhou, Zhifan Liu
Au plus fort de l’épidémie en Chine, le régime communiste avait dénoncé la décision des États-Unis de fermer leurs frontières aux ressortissants chinois. Quelques mois plus tard, la Chine a décidé de faire de même pour tous les étrangers - même pour les détenteurs d’un permis de séjour.
Le régime communiste affirme que cette décision a pour but de protéger le pays ainsi que le monde entier, et qu’elle vise à préserver les efforts de la Chine qui lui ont permis de maîtriser la situation sur son sol.
D’après les chiffres officiels, la majorité des cas de contaminations observés ces derniers jours sont des cas « importés » de l’étranger.
Jusqu’ici, la Chine a recensé 649 de ces cas. Conséquence directe : de nombreux établissements hôteliers n’acceptent plus les détenteurs de passeports étrangers, même si ces derniers n’ont pas quitté la Chine depuis des mois. Un journaliste canadien a tenté de faire une réservation auprès de neuf hôtels de Pékin, sans succès. D’autres commerces affichent des écriteaux avec la même consigne : pas d’étrangers acceptés.
Prompt à dénoncer l’appellation stigmatisante de « virus chinois » utilisée par Donald Trump pour désigner le Covid-19, Pékin se concentre donc désormais sur les étrangers... alors que 90% des cas importés sont des ressortissants chinois de retour en Chine, selon les chiffres officiels.
Désormais, la Chine impose une réduction drastique des vols internationaux en provenance et à destination de son territoire. Le but est de limiter les cas de contaminations importés de l’étranger et éviter un regain de l’épidémie. Un seul vol par semaine est autorisé pour les compagnies internationales à destination de la Chine et dans l’autre sens. A bord des avions, la capacité de remplissage ne pourra dépasser 75%. Pékin s’est basé sur les derniers chiffres de contaminations pour prendre cette mesure drastique. Sur la semaine écoulée, la Chine a recensé 313 cas importés de l’étranger contre seulement 6 cas locaux.