Ayodhya: l'Inde retient son souffle avant le verdict de la Cour suprême

Le sort d’un hectare de la petite ville d’Ayodhya cristallise l’attention de tout le sous-continent. Son destin doit être décidé dans les prochains jours.

Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin

C’est un conflit vieux de presque 30 ans mais symbolique des fractures de l’Inde contemporaine. La Cour suprême indienne doit arbitrer d'ici au 17 novembre sur le sort d’un hectare de la ville d’Ayodhya, réclamé par hindous et musulmans depuis 1992, dans l’État de l'Uttar Pradesh.

À l’époque, le mouvement nationaliste hindou RSS lançait 150 000 militants dans la destruction de la mosquée Babri, au motif qu’elle était construite sur le lieu de naissance du dieu Ram. S’ensuivent alors des émeutes politico-religieuses causant la mort de 2 000 personnes, principalement musulmanes, et la destruction du lieu de culte.

Depuis lors, l’affaire a pris une tournure juridique sans jamais être vraiment résolue. Qui, des musulmans présents sur place depuis 500 ans ou des hindous qui veulent y construire un temple, est dépositaire de ce site sacré ? Le départ à la retraite du président de la Cour suprême le 17 novembre doit accélérer le verdict sur ce contentieux.

Autant dire que l’Inde retient son souffle. Le parti hindou du BJP comme les instances musulmanes ont déclaré qu’elles accepteraient la décision dans le calme. Mais par crainte de nouvelles violences, les policiers de la région sont assignés sur place et interdits de congés dans l’attente du verdict.

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