Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Depuis des semaines, sa nomination provoquait des manifestations massives, entre une gauche qui le soutient, et une opposition conservatrice qui en profitait pour demander le départ du président Moon Jae-in.
Cho Kuk avait été nommé pour réformer un système judiciaire hérité des anciens régimes autoritaires. Mais le chef de l'État a fini par céder aux pressions. « Je suis vraiment désolé d’avoir causé tant de conflits », a-t-il déclaré.
Son désormais ex-ministre de la Justice est soupçonné, avec sa famille, d’avoir obtenu illégalement des commandes de marchés publics et d’avoir triché pour aider ses enfants à entrer dans de prestigieuses universités.
Le président veut réformer le parquet
Cette nomination a profondément divisé la Corée du Sud, selon les traditionnelles lignes de fracture politique du pays. Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue, certains pour le soutenir, d’autres pour exiger son départ.
Des politiciens se sont rasé la tête en public pour exprimer leur opposition. Le taux de soutien du président a chuté, et l’opposition conservatrice en a profité pour se reconstruire et gagner en popularité.
Le président Moon Jae-in promet de mener coûte que coûte cette réforme du parquet qui lui tient tant à cœur. Son but est de réduire le pouvoir de procureurs très puissants, et accusés d’être trop politisés. Pour cela, il devra se trouver un autre ministre de la Justice.