Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Aux cris de « Moon Jae-in démission », « Cho Kuk, en prison », des centaines de milliers de militants conservateurs crient leur colère et exigent le départ du président et de son ministre de la Justice.
Le rassemblement massif est organisé sur la place de Ganghwamun, là même où avaient eu lieu les manifestations géantes qui ont mené à la destitution de la présidente Park Geun-hye, il y a deux ans et demi.
Sauf que cette fois, la foule est plus âgée. Beaucoup agitent le drapeau sud-coréen et certains, même, le drapeau américain comme le font souvent les Sud-Coréens les plus conservateurs.
Une réforme du système judiciaire très politique
Cette manifestation des organisations et des partis conservateurs est la réponse à une autre manifestation qui avait réuni 1,5 million de personnes le samedi 28 septembre à Séoul par la gauche coréenne pour défendre Cho Kuk, ministre de la Justice.
L’affaire Cho Kuk, qui a pour enjeu la réforme du système judiciaire, polarise de plus en plus la société coréenne. Les procureurs disposent de pouvoirs jugés trop étendus et ils ont été accusés dans le passé d’en abuser pour museler l’opposition.
Le ministre a notamment été nommé pour réformer leur statut. Et ce sont ces derniers qui soupçonnent Cho Kuk de corruption dans l’obtention de marchés publics, et d’avoir triché pour aider ses enfants à entrer à l’université.
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La femme du ministre de la Justice, qui a été mise en examen, a justement été interrogée au matin de la manifestation par les procureurs. Elle est notamment accusée d’avoir investi dans une entreprise qui a bénéficié d’importantes commandes publiques après que son mari est devenu conseiller du président.