Hong Kong: les jeunes protestataires battent encore le pavé malgré les risques

Ils défient de nouveau le gouvernement. Malgré la répression policière et judiciaire qui s'intensifie, des milliers de personnes sont descendues dans la rue ce dimanche 6 octobre à Hong Kong. Ils s'opposent à l'arrêté anti-masque pris il y a deux jours, censé les empêcher de se couvrir le visage dans l'espace public.

Avec notre envoyé spécial à Hong Kong,  Vincent Souriau

Environ 1 500 personnes sur la grande artère du centre de Hong Kong. Elles portent toutes un masque en signe de protestation. Moyenne d’âge : 22 ou 23 ans. C’est le cas depuis le début du mouvement ; la jeunesse est en première ligne. Doublement risqué, pour eux, d’être ici.

D’abord, ce rassemblement n’est pas autorisé. D’autre part, le risque d’arrestation est beaucoup plus important désormais, car les forces de sécurité se sont tout de suite emparés de l’arrêté du gouvernement, en vigueur depuis vendredi soir. Dès samedi matin, on a vu des policiers anti-émeutes foncer sur des manifestants pacifiques et les mettre à terre parce qu’ils avaient le visage masqué.

Toujours là malgré les tirs à balle réelle et la répression

Autre difficulté pour le camp pro-démocratie : la fermeture des stations de métro dans le centre-ville. Le service a été partiellement rétabli, mais les sites sensibles, les lieux symboliques de la contestation, sont inaccessibles en transports en communs. Les autorités font le maximum pour dégonfler ce mouvement, qui est toujours actif malgré les tirs à balle réelle et la répression judiciaire.

Le camp pro-démocratie dénonce l’hypocrisie du gouvernement ; intransigeant avec les manifestants, complaisant vis-à-vis des brutalités policières. « C’est vraiment injuste. Les policiers cachent leur identité, leur matricule et leur visage. Mais nous, il faut qu’on se démasque alors qu’on a rien à se reprocher, on est juste là pour se faire entendre », déplore cette participante.

Les participants s'inquiètent pour les semaines à venir

« Je pense que c’est le premier pas. Ils vont annuler les élections locales qui doivent avoir lieu en novembre. Et à mon avis, la prochaine étape, ce sont les législatives de l’an prochain, parce qu’ils savent qu’ils vont perdre », explique un homme, également croisé dans les cortèges.

L'arrêté anti-masque, c’est en effet une chose. Mais ce qui inquiète les protestataires, c’est la suite : les risques de dérive autoritaire dans les semaines qui viennent. Les manifestants promettent de continuer le combat : « Pas le choix, disent-ils, c’est de nos libertés fondamentales qu’il s’agit. »

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