Avec notre envoyé spécial à Hong Kong,Vincent Souriau
On est au parc Tamar, à 100 mètres du siège du gouvernement. Tout le monde est assis dans l’herbe, on discute, on écoute les orateurs qui se passent le micro. Le débat, c’est le bilan des « Parapluies ».
Un bilan mitigé, nous dit Micky. Selon cette travailleuse sociale de 25 ans, la révolte ne s’est pas concrétisée politiquement. Mais elle a réveillé quelque chose chez les Hongkongais :
« On n’a pas eu tout ce qu’on voulait avec la révolution des parapluies. Mais ce n’est pas un échec parce que ça a changé Hong Kong. Ça a changé les gens, ça les a mis au clair sur les valeurs qu’ils voulaient défendre. Sur la méthode aussi : comment on passe d’une grève étudiante à mouvement d’occupation. Aujourd’hui on continue et c’est une source d’inspiration pour nous. »
Ici, tout le monde est d’accord, le mouvement des parapluies en 2014, c’était un premier pas, un ballon d’essai, inabouti, sans doute. Mais il a servi de catalyseur pour toute une génération.
« Ça a créé un précédent, ça nous a montré qu’on pouvait faire quelque chose, qu’on pouvait faire plus que rester chez nous à râler tout le temps, souligne un jeune homme. Les étudiants qui sont dans la rue aujourd’hui, ils étaient encore écoliers ou lycéens, en 2014. L’étincelle, c’est les " Parapluies ", qui ont ouvert la voie, et rien que pour ça, ça a été une avancée énorme. ».
La discussion devait durer deux heures. Mais le rassemblement pacifique a dû être écourté après de nouveaux affrontements entre police et manifestants à quelques rues du parc Tamar.
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