Avec notre correspondante à Taïwan, Florence de Changy
La guerre des post-its n’a pas eu lieu. À Hong Kong, qui est dans son 16e week-end depuis le début du mouvement d’opposition au projet de loi d’extradition aujourd’hui abandonné, on s’attendait à nouveau à des heurts. Junius Ho, le député le plus détesté des manifestants de Hong Kong, avait en effet soi-disant appelé 30 000 volontaires à se mobiliser samedi pour nettoyer tous les « murs de post-it » ou « murs Lennon » - comme on les surnomme.
Depuis des mois les Hongkongais accrochent sur les murs de nombreux lieux publics et notamment dans les couloirs du métro ou sur des passerelles, des milliers de messages liés au mouvement politique. Et ils y tiennent beaucoup, au nom de leur droit à la liberté d’expression.
Mais, est-ce faute de volontaires, comme ont ironisé les manifestants sur les réseaux sociaux. Toujours est-il que Junius Ho s’est ravisé. Samedi matin, il avait plus modestement empoigné un balai pour nettoyer les rues de son quartier, Tuen Mun, dans les nouveaux territoires.
Son visage sur des posters à piétiner
Entre deux, les manifestants ont préparé des milliers de posters avec son visage qu’ils ont collé au sol dans nombre de couloirs pour permettre aux gens de le piétiner. Car c’est lui qui avait été vu en train de taper dans le dos et de serrer la main de membres des triades, juste après l’attaque violente du 21 juillet dans le métro de Yuen Long.
Il est tellement impopulaire que le Jockey Club, qui gère le tiercé de Hong Kong a également annulé les courses de mercredi, car un cheval appartenant à Junius Ho allait participer, créant un risque que les courses soient troublées par des manifestants.